« Gilets jaunes » : les principales actions prévues à Paris, Lyon, Lille pour l’acte XVI
« Gilets jaunes » : les principales actions prévues à Paris, Lyon, Lille pour l’acte XVI
La journée de samedi est présentée comme un prélude à un « gros mois » de mobilisation le 9 et surtout le 16 mars afin de marquer la fin du grand débat.
Descente des Champs-Elysées, « marche en noir » à Lyon… Les « gilets jaunes » appellent à manifester samedi 2 février en France pour un acte XVI présenté comme un prélude à un « gros mois » de mobilisation, le 9 et surtout le 16 mars afin de marquer la fin du grand débat national et les quatre mois du mouvement social.
« Vous allez avoir un mois de mars où vous allez pas beaucoup dormir », a lancé à Emmanuel Macron l’une des figures du mouvement, Eric Drouet, dans une vidéo postée vendredi. « On a un très grand 16 mars qui arrive, plus organisé que jamais, plus motivé que jamais avec beaucoup de régions, beaucoup de pays qui vont monter sur Paris. J’espère que vous êtes prêt. Nous on l’est, on attend cette date avec impatience », affirme-t-il. Depuis Bordeaux, Emmanuel Macron a pour sa part appelé à un « retour au calme », quelques jours après avoir dénoncé la « démocratie de l’émeute ».
Tour d’horizon des désormais rituelles manifestations hebdomadaires qui se tiendront aux quatre coins du pays.
Appels à manifester à l’arc de Triomphe
A Paris, plusieurs rassemblements sont prévus : un groupe « Acte 16 : Gilets jaunes unis : on lâche rien » appelle à un rassemblement déclaré à l’arc de Triomphe à 11 heures. Il prévoit un départ à 12 h 30, suivi d’une descente des Champs, puis d’un grand tour dans le 16e arrondissement (siège de l’OCDE) et le 15e, avec dispersion à Denfert-Rochereau.
Sur Facebook le groupe « Gilets jaunes acte 16 : insurrection » appelle au blocage de la place de l’Etoile, à en finir avec « le pacifisme » et à ne pas déclarer la manifestation en préfecture, pour « retrouver ce côté spontané qui faisait vraiment peur au gouvernement ». Un groupe baptisé « Printemps jaune : pique-nique gilet jaune citoyen » organise un pique-nique sur le Champ-de-Mars.
Un groupe « Gilets jaunes, tous chez BFM-TV ! » appelle à se rendre devant le siège de BFMTV, dans le 15e arrondissement de la capitale. Un autre message « Acte 16 : déclare ta colère, pas ta manif ! » ne donne pas de lieu de rassemblement et appelle à « retrouver la spontanéité et l’improvisation du début du mouvement ». Des organisations de forains ont également appelé à se mobiliser contre l’ordonnance du 19 avril 2017 qui menace leur profession.
« Lyon en noir »
A Lyon, une « marche en noir » est prévue « en signe de deuil pour nos institutions et notre avenir incertain ». Les manifestants sont appelés à mettre des masques d’hommes et femmes politiques. Un autre appel est lancé aux villes de la région, invitées à manifester à partir de 13 heures à partir du Palais de justice.
L’Europe à Lille
L’assemblée régionale des « gilets jaunes » des Hauts-de-France a appelé les « gilets jaunes » de toute la région Hauts-de-France « ainsi que les gilets jaunes des pays voisins : Belgique (de Flandre et de Wallonie), Angleterre, Luxembourg, Pays-Bas et nord de l’Allemagne, à converger sur Lille pour une grande manifestation internationale le 2 mars ».
Afin de faciliter la communication de ce message, les « gilets jaunes » ont traduit la description de leur événement Facebook en anglais et en allemand. « Notre lutte est internationale. Partout dans le monde, les gilets jaunes triompheront » conclut la description.
Rennes interdite
A Rennes, la préfecture de Bretagne a annoncé qu’elle avait pris un arrêté d’interdiction de manifestation au centre-ville, ainsi qu’aux abords de la gare, soulignant qu’aucune déclaration préalable en préfecture n’avait été effectuée de la part des « gilets jaunes ». Une décision prise « face à l’escalade de violence qui a marqué les précédentes manifestations (…), en particulier lors du rassemblement interrégional du 23 février » explique la préfecture dans un communiqué.
#IlleetVilaine 🚨 La #sécurité de tous est une priorité : face à l'escalade de la violence, la préfète a pris un arr… https://t.co/E7dwKZG1dV
— bretagnegouv (@L'État en Bretagne)
A Bordeaux, pas de parcours défini
A Bordeaux, plusieurs événements appellent à des rassemblements à partir de 13 heures sur la place de la Bourse. L’un d’eux appelle à une manifestation dont le parcours n’est pas défini « pour éviter de donner trop d’informations aux forces de l’ordre ».
« Gilets jaunes » : peut-on comparer le mouvement aux révoltes du passé ?
Durée : 07:40
Notre sélection d’articles pour tout comprendre aux « gilets jaunes »
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- « Le mouvement des “gilets jaunes” traduit un épuisement démocratique » : l’historien Quentin Deluermoz voit dans cette colère les symptômes d’une crise sociale et politique.
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- Pourquoi est-il si difficile de maintenir l’ordre dans certaines manifestations ? Nos explications en vidéo.
Craintes dans la Meuse
A Bar-le-Duc, la préfecture de la Meuse, qui craint des débordements, a pris un arrêté interdisant la vente et le transport « de produits combustibles et/ou corrosifs, carburants et gaz inflammable », de « pétards, pièces d’artifices et fusées de détresse » et « d’aérosols de peinture ».
Mobilisation en baisse selon le gouvernement
L’acte 15, le 23 février, avait rassemblé 47 000 personnes dans toute la France, dont 5 800 à Paris, selon le ministère de l’intérieur. Soit une légère augmentation par rapport à l’acte XIV, qui avait mobilisé 41 000 personnes en France, dont 5 000 à Paris, mais bien moindre que les 282 000 manifestants recensés le 17 novembre 2018, jour de lancement de cette contestation sociale inédite.
Le ministre de l’intérieur a relativisé l’ampleur des dernières mobilisations. « Il y a chaque semaine 40 000, 50 000 personnes qui manifestent (…). C’est ça la réalité, c’est-à-dire au fond plus grand monde », a déclaré Christophe Castaner sur France 2. « Il faut qu’ils [« les Gilets jaunes »] se posent une question simple : quelle trace, au fond, ils veulent laisser ? C’est un mouvement social exceptionnel, on en a suffisamment parlé. Maintenant, la seule trace c’est celle des violences répétées », a ajouté M. Castaner.