Attentat meurtrier contre la minorité hazara de Quetta, au Pakistan
Attentat meurtrier contre la minorité hazara de Quetta, au Pakistan
Le Monde.fr avec AFP et AP
En dépit de cette attaque, la sécurité s’est très nettement améliorée au Pakistan, où les attentats constituaient la routine entre 2001 et 2015.
Au moins 20 personnes ont été tuées et 48 blessées vendredi 11 avril dans l’explosion d’une bombe revendiquée par des talibans pakistanais sur un marché de Quetta, la capitale du Baloutchistan, la plus instable des provinces du Pakistan. Huit des victimes appartiennent à la minorité chiite hazara, et l’un des tués faisait partie des forces de sécurité.
Une faction des talibans pakistanais a revendiqué l’attaque, réalisée selon elle en partenariat avec le groupe extrémiste sunnite Lashkar-e-Jhangvi, responsable de nombreuses attaques contre les chiites au Pakistan. Lashkar-e-Jhangvi n’a toutefois pas revendiqué directement l’attentat.
Le Baloutchistan, frontalier de l’Iran et de l’Afghanistan, est le carrefour de nombreux trafics en tous genres. Des groupes armés extrémistes et séparatistes y sont également actifs. Environ 500 000 des 2,3 millions d’habitants de Quetta sont hazaras. Cette communauté chiite étant régulièrement prise pour cible, des policiers et des forces paramilitaires assuraient la sécurité du marché visé.
Baisse des violences
Omar Waraich, directeur adjoint de l’ONG Amnesty International pour l’Asie du Sud, a qualifié l’attaque de « rappel douloureux des menaces auxquelles la communauté hazara de Quetta continue de faire face ». Le gouvernement du premier ministre, Imran Khan, doit s’employer à « protéger efficacement » ses membres, pour « en finir avec plus d’une décennie de carnage » contre cette communauté, a-t-il ajouté.
En dépit de cette attaque, la sécurité s’est très nettement améliorée au Pakistan, où les attentats constituaient la routine entre 2001 et 2015. D’après le CRSS, un groupe de réflexion pakistanais, 1 131 personnes ont été tuées dans des violences extrémistes, politiques ou criminelles en 2018, soit une chute de plus de 80 % par rapport à 2015.