Le Drian dénonce le « lent suicide » du Parti socialiste
Le Drian dénonce le « lent suicide » du Parti socialiste
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre des affaires étrangères se montre sévère avec le parti qu’il a quitté il y a plus d’un an. Et il souhaite entendre davantage la gauche au sein de LRM.
Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères. / Claudio Giovannini / AP
Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ex-poids lourd socialiste, estime que le Parti socialiste (PS) est voué à un « lent suicide » et appelle à une meilleure représentation des « sensibilités de gauche » au sein de La République en marche (LRM).
« Le PS a raté quatre grands rendez-vous », estime-t-il dans Le Parisien à paraître dimanche 12 mai, citant la « dissidence » d’une partie de ses ténors après l’élection de François Hollande, le choix d’un de ces dissidents – Benoît Hamon – comme candidat à la présidentielle de 2017, puis celui de l’opposition systématique à LRM et enfin le vote d’une motion de censure durant la crise des « gilets jaunes ».
« A force d’enfermements successifs, on aboutit à de l’inexistant. C’est un lent suicide », met en garde Jean-Yves Le Drian, qui n’est plus membre du PS mais n’a pas rejoint LRM. « Sauf révision extrême de ses méthodes, son avenir s’annonce difficile », prédit-il alors que le PS n’est crédité que de 5 % des voix aux européennes du 26 mai. « Face à cela, il faut que les sensibilités de gauche issues du PS, au sein de LRM, se structurent et s’expriment davantage », a pointé le ministre.
Pas d’ambition vers Matignon
Jean-Yves Le Drian, qui avait réclamé un « nouveau contrat social » au plus fort de la crise des gilets jaunes, estime qu’Emmanuel Macron a tiré les leçons de cette secousse sociale et engagé des « inflexions significatives ».
« Franchement, je me retrouve tout à fait dans ce qu’a dit le président, tant sur le contenu des mesures que sur le changement de méthode », dit-il tout en appelant à mettre maintenant en œuvre ces mesures avec « humilité et détermination ».
Il a une nouvelle fois démenti toute ambition du côté de Matignon, où certains le verraient bien succéder à Edouard Philippe et incarner un virage social dans le quinquennat d’Emmanuel Macron.
« La question ne se pose pas. Nous avons un bon premier ministre (…) Quand on est premier ministre et qu’on traverse une telle crise – celle des gilets jaunes –, on reste premier ministre, on n’est pas usé, on sait faire », martèle-t-il.