« Vikings »

LA LISTE DE LA MATINALE

Après la diffusion, dans la nuit de dimanche 19 à lundi 20 mai, de l’ultime épisode de Game of Thrones, ceux qui s’étaient attachés à Westeros devront trouver de nouvelles contrées pour occuper leurs soirées télévisées. Le Monde a sélectionné huit séries pour tenter de combler le manque.

La plus « guerre des cinq rois » : « Les 100 »

« Les 100 » / Alloy / CBS / Warner Bros.

Certes, Les 100 se déroule dans un lointain futur. Mais les 100 adolescents expulsés de leur station orbitale sur une Terre ravagée par l’apocalypse nucléaire découvrent très vite qu’au sol, le pouvoir réside entre les mains de multiples seigneurs de guerre féodaux… Trahisons, dissensions, amour et vengeance, sans oublier une mystérieuse menace contre laquelle il faudrait que les différents clans s’allient : presque tous les éléments qui font le sel de Game of Thrones sont ici réunis, avec un petit passage par la moulinette Hunger Games plutôt efficace. Damien Leloup

The 100, cinq saisons, toujours en cours.

La plus esthétique : « Peaky Blinders »

« Peaky Blinders » / BBC

Les Peaky Blinders sont une bande de voyous de Birmingham, dirigés d’une main de fer par l’implacable et charismatique Tommy Shelby, qui n’hésitent pas à user de la manière forte pour s’imposer face aux autres gangs… Corruption, violence, sexe, et rapports familiaux complexes : les amateurs de Game of Thrones seront en terrain connu. D’autant que la série, magnifiquement réalisée et mise en musique, comporte son lot de scènes de violence (et dans une moindre mesure de sexe) esthétisées dans un style pas si différent de celui de HBO. D. L.

Peaky Blinders, quatre saisons, toujours en cours.

La plus théologique : « American Gods »

« American Gods » / FremantleMedia / Living Dead Guy Productions

Les tenants de la Foi des Sept ont coutume de jurer par « les Dieux anciens et nouveaux ». Dans American Gods, les Dieux nouveaux livrent une guerre implacable aux anciens, dans une Amérique désabusée qui a malgré tout fait naître, sans s’en rendre compte, ces nouvelles divinités par la seule force de sa foi. Adaptée du roman de Neil Gaiman, la série conjugue une intrigue complexe avec une galerie de personnages marquants, parfois violents, souvent brillants, toujours fourbes. D. L.

American Gods, deux saisons, toujours en cours.

La plus politique : « A la Maison Blanche »

« The West Wing » / NBC

Certes, il n’y a pas de dragon ni de hordes sauvages, et encore moins de marcheurs blancs, dans cette série qui vous emmène auprès d’un président américain nouvellement élu et de son équipe rapprochée de choc. Mais les intrigues politiques complexes qui se jouent dans l’entourage du président Bartlet satisferont celles et ceux qui ont suivi les huit saisons de Game of Thrones pour l’intrigue politique plus que pour le fantastique. Sans compter que la série est portée par des dialogues brillants et un rythme haletant, qui offre un changement bienvenu après les quelques longueurs que peut comporter la saga du Trône de fer. D. L.

The West Wing (A la Maison Blanche), sept saisons, série terminée

La plus « îles de fer » : « Vikings »

« Vikings »

Un peuple indépendant, fier, redouté sur les mers et qui s’enrichit par des pillages des côtes ? C’est aussi l’histoire de Vikings. Lancée en 2013 sur la chaîne History, la série retrace les épopées, au début du Moyen Age, du légendaire roi de Suède et du Danemark Ragnar Lodbrok et de ses fils. La chronologie n’est pas toujours fidèle à l’histoire mais l’univers sombre et guerrier, proche de Game of Thrones, est assez conforme aux connaissances des archéologues sur l’époque, notamment le siège de Paris en 845. Combats sanglants, mythes nordiques et histoire médiévale anglo-saxonne sont au rendez-vous dans cette série qui ne fait pas l’impasse sur des personnages féminins forts comme la redoutable guerrière Lagertha. Laetitia Beraud

Vikings, cinq saisons, toujours en cours.

La plus ambitieuse : « Westworld »

« Westworld » / HBO

Sa mission était sinon de remplacer Game of Thrones, du moins d’offrir une seconde munition majeure à HBO. Mais au vu de l’effritement rapide des audiences, ce n’est guère un succès. Malgré tout, cette histoire mêlant univers western et thème cybernétique demeure l’une des séries les plus originales et ambitieuses de ces dernières années, avec un mélange des genres peu commun, une construction narrative forte, un casting haut de gamme, et une épaisseur philosophique rare. Accessoirement, on y retrouve la patte de Ramin Djawadi, compositeur du générique et de thèmes musicaux parmi les plus marquants de Game of Thrones. William Audureau

Westworld, deux saisons, toujours en cours.

La plus « espèce humaine en danger » : « Battlestar Galactica »

« Battlestar Galactica » / Sci Fi Channel

A priori, le trait d’union entre Game of Thrones et Battlestar Galactica n’est pas évident. La première fait référence au passé médiéval, tandis que la seconde est un space-opera, qui se projette dans le futur. Cependant, les deux s’appliquent à mettre en scène des personnages complexes, des dilemmes politiques et des complots. Le commandant Adama ou Laura Roslin auraient eu toutes leurs chances dans le jeu des trônes. Autre point commun : la lutte des humains pour survivre face à une menace d’éradication. Dans l’espace, pas de marcheurs blancs mais des robots humanoïdes appelés Cylons. Battlestar Galactica peut donc se révéler un bon substitut pour un spectateur en manque de Westeros. Il faut cependant accepter que la série a déjà un peu vieilli : d’une réalisation antérieure et disposant d’un budget moindre, son futur semble bien moins luxueux que le passé de Game of Thrones. Pierre Trouvé

Battlestar Galactica, quatre saisons, série terminée.

La plus française : « Le Bureau des légendes »

« Le Bureau des légendes » / Canal +

Ecriture impeccable, véracité exceptionnelle, acteurs chevronnés… La série française la plus ambitieuse et acclamée du moment ravira tous les fans de Game of Thrones déçus par les raccourcis et les pirouettes narratives de la saison 8. « Les légendes sont les écrans visibles des pare-brise où viennent s’écraser les mouches. » C’est par cette belle métaphore que Guillaume Debailly (Mathieu Kassovitz) définit son métier d’agent secret dans Le Bureau des légendes, nom du service de la DGSE pour lequel il travaille, où sont fabriquées de fausses identités pour les agents qui doivent opérer à l’étranger sous couverture. De retour de six années passées en Syrie où il était officiellement professeur, il y a laissé Nadia, avec qui il entretenait une liaison. C’est du moins ce qu’il a fait croire à ses supérieurs hiérarchiques. De retour à Paris, enfreignant les consignes de sécurité, il n’a pas rendu ses faux papiers. Retournements de situation, suspense intenable, manipulations et scénario aussi excellent que cruel : loin d’en avoir la forme, le Bureau des légendes saura raviver quelques émotions qui manquent déjà aux amateurs de Game of Thrones. Audrey Fournier

Le Bureau des légendes, quatre saisons.

Les sorties à surveiller :

« The Witcher » (Netflix). Prévue pour cette année, la série adaptée de la saga polonaise du Sorceleur, popularisée dans le monde entier par son adaptation en jeux vidéo, promet dragons, conflits et trahisons en tous genres.

« The Lord of the Rings » (Amazon). En cours de développement, la série, dont le budget devrait dépasser tous les records, est encore nimbée de mystère. Plusieurs théories s’affrontent sur son arc scénaristique (jeunesse d’Aragorn, adaptation du Silmarillion…) et aucune date de sortie n’a été communiquée – elle ne devrait pas voir le jour avant 2021.