Carrie Lam lors d’une conférence de presse à Hongkong, mardi 18 juin. / KIN CHEUNG / AP

« Je présente mes plus sincères excuses à tout le peuple de Hongkong. » Tout en excluant de démissionner, la chef de l’exécutif de la région administrative spéciale chinoise Carrie Lam a tenté une nouvelle fois, mardi 18 juin, de désamorcer la crise provoquée par un projet de loi ouvrant la voie à des extraditions vers la Chine continentale.

« Cette controverse m’a aidée à me rendre compte que je pouvais mieux faire », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant avoir « clairement » entendu le message envoyé par la population de la région. « Je dois assumer personnellement la plus grande part de responsabilité » pour ce qui « a conduit à des controverses, des différends et de l’inquiétude dans la société », a-t-elle ajouté. Mme Lam avait déjà présenté des « excuses » dimanche pour avoir semé le trouble dans le territoire.

Ce projet de loi controversé a provoqué des manifestations massives dans l’ancienne colonie britannique. Les manifestants voient dans ce texte une brèche dans l’Etat de droit dont bénéficie Hongkong, dont le système juridique est autonome par rapport à celui de la Chine.

Si la chef de l’exécutif hongkongais a annoncé la « suspension » du projet de loi samedi 15 juin, deux millions de personnes – sur sept millions d’habitants – sont descendues dans la rue dimanche pour demander son retrait total. Les manifestants réclament désormais aussi et avant tout la démission de Carrie Lam, en poste depuis deux ans pour un mandat de cinq. Mardi, cette dernière a affirmé avoir l’intention de terminer son mandat.