Trois hommes, dont deux étaient déjà détenus, ont été mis en examen le 26 juillet pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et écroués pour un projet d’attentat déjoué, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes mercredi 31 juillet.

Agés de 27, 31 et 42 ans, ces suspects n’avaient pas déterminé de cible précise mais avaient notamment évoqué la possibilité de s’en prendre à un surveillant pénitentiaire, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

L’un d’eux était détenu à la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir) et l’autre à Saint-Maur (Indre). Libérable en août, l’un des deux purgeait actuellement une peine de six ans de prison, sans période de sûreté, prononcée début 2016 pour avoir séjourné six mois en Syrie en 2014 auprès d’un groupe affilié à Al-Qaida.

« Le renseignement a bien fonctionné »

« C’était un projet, nous n’étions pas sur un niveau de risque particulièrement élevé », a déclaré le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, en déplacement dans le Gard, ajoutant : « Le renseignement a bien fonctionné. »

En garde à vue, les trois suspects ont contesté avoir pour projet de commettre un attentat, a précisé la source proche du dossier. Selon Le Parisien, le « cerveau » du groupe est l’homme de 27 ans, un converti à l’islam déjà condamné pour « apologie du terrorisme ». Ayant dû changer d’établissement pénitentiaire au moins trois fois en raison d’incidents, comme des appels à la prière, il a rencontré l’un des suspects à la prison de Châteaudun et l’autre dans celle de Toulon entre 2016 et 2019, rapporte le quotidien. Celui-ci avait été discrètement surveillé par le bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP) et sa cellule avait été placée sur écoute.

Ces derniers mois, deux agressions de surveillants pénitentiaires ont eu lieu – au Havre (Seine-Maritime) par un détenu condamné pour des faits de terrorisme et à Condé-sur-Sarthe (Orne) par un détenu radicalisé –, montrant la difficulté des autorités à contenir les risques de passage à l’acte et de diffusion de l’idéologie djihadiste.

Sur quelque soixante et onze mille détenus en France, environ cinq cents personnes sont incarcérées (en attente de jugement ou déjà condamnées) pour des faits de terrorisme islamiste et environ mille cents prisonniers de droit commun sont suivis pour radicalisation, un chiffre stable depuis dix-huit mois.