Donald Trump, le 6 février 2017 à Tampa, en Floride. | MANDEL NGAN / AFP

LE FAIT DU JOUR

Critiquée de toutes parts pour son décret anti-immigration, l’administration Trump a affirmé lundi 6 février que la mesure relevait entièrement de l’autorité du locataire de la Maison Blanche. Le texte signé par Donald Trump est un « exercice légal de l’autorité du président », explique le ministère de la justice dans ce document déposé devant la Cour d’appel fédérale de San Francisco. La décision vendredi d’un juge fédéral de bloquer l’application du décret sur l’ensemble du territoire américain est « d’une portée très excessive », y est-il encore écrit.

Donald Trump a subi dimanche un revers de taille quand la cour d’appel fédérale de San Francisco a confirmé la décision prise vendredi par un juge de Seattle, James Robart, de suspendre le décret sur tout le territoire américain. Ce blocage a de fait rouvert les portes du pays aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays visés par le texte. La bataille judiciaire doit se poursuivre mardi. Les deux parties – les avocats du gouvernement fédéral et ceux des Etats qui poursuivent M. Trump – exposeront oralement leurs positions devant les juges lors d’une audience fixée à 15 heures à San Francisco.

EN BREF

  • La fronde de la Silicon Valley

Dans la première initiative d’envergure du monde des affaires contre le nouveau président, près de 130 entreprises, installées en majorité dans la Silicon Valley, se sont jointes à la plainte contre le décret anti-immigration de Donald Trump devant la justice fédérale. Parmi les signataires, le gratin de la high-tech : Apple, Facebook, Google, Twitter, Tesla…

Leur lettre dénonce une rupture avec « les principes d’équité et de prédictibilité qui ont régi le système de l’immigration aux Etats-Unis depuis plus de cinquante ans », et les « dommages importants pour le commerce américain, l’innovation et la croissance » qui en découlent.

  • Les médias accusés de ne pas couvrir des attaques terroristes

Le président américain a aussi accusé lundi, sans aucun éléments concrets à l’appui, les médias « malhonnêtes » de passer sous silence certaines attaques perpétrées par des « terroristes islamiques radicaux ». « Vous avez vu ce qui s’est passé à Paris et à Nice. Cela se passe à travers toute l’Europe. On est arrivé à un point où [les attaques] ne sont même plus rapportées par les médias », a déclaré M. Trump depuis la base de MacDill (Tampa, Floride), centre militaire névralgique de la lutte contre le groupe jihadiste. « Et dans de nombreux cas, la presse très très malhonnête ne veut pas en rendre compte », a-t-il conclu, sans donner d’exemples.

La Maison Blanche a un peu plus tard publié une liste de 78 attaques « exécutées ou inspirées » par l’EI, et décrites comme n’ayant pas suffisamment retenu l’attention. Selon l’agence de presse américaine Associated Press (AP), la liste établie par la présidence comprend l’attaque de Nice et d’autres incidents de moindre envergure, dans lesquels personne n’a été tué. L’affirmation de M. Trump intervient après les propos de sa proche conseillère Kellyanne Conway, qui a évoqué la semaine dernière le « massacre de Bowling Green » en 2011, qui n’a jamais existé.

  • Trump ne porte pas de peignoir, assure son porte-parole

La rencontre entre les journalistes et le porte-parole de la Maison Blanche a pris lundi une tournure singulière. Ce dernier, outré par un article du New York Times sur les habitudes du nouveau président, a assuré… qu’il ne portait pas de peignoir. « Lorsque M. Trump ne regarde pas la télévision en peignoir ou qu’il ne téléphone pas à d’anciens membres de son équipe de campagne, il part parfois explorer les recoins inconnus de sa nouvelle maison », affirmait le quotidien dans ce texte publié dimanche.

« Cette histoire est truffée de tellement d’erreurs qu’ils doivent des excuses au président », a réagi Sean Spicer, dénonçant « des erreurs factuelles flagrantes ». « C’est la définition même de la fausse information. Je ne crois que le président possède un peignoir et il est clair qu’il n’en porte pas », a-t-il poursuivi à bord de l’avion présidentiel Air Force Once, de retour de Floride.

  • Les démocrates contre la confirmation de Betsy DeVos

Le processus de confirmation des membres de l’administration Trump doit se poursuivre mardi 7 février au Sénat, avec un vote prévu sur le nom de Betsy DeVos, nommée ministre de l’Education. L’opposition démocrate, qui la juge pas assez qualifiée pour ce poste de premier plan, se préparait lundi à une nuit blanche pour y faire obstruction.

LA VIDÉO DU JOUR

  • Obama « m’aime bien », affirme Trump

Obama « m’aime bien », affirme Donald Trump dans une interview réalisée vendredi par Fox News. « C’est un phénomène très étrange. Nous nous entendons bien. Je ne sais pas s’il l’admettra, mais il m’aime bien. Je l’aime bien. Je peux le sentir » , dit-il dans ce nouvel extrait diffusé lundi soir, reconnaissant toutefois avoir tous deux été « cruels » l’un envers l’autre pendant la campagne.

Exclusive interview with President Trump, Part 2
Durée : 04:16

LE TWEET DU JOUR

  • Les « faux » sondages sur son impopularité

Plus tôt lundi matin, le président des Etats-Unis s’en est pris sur Twitter aux récents sondages sur son impopularité historique et donnant l’opinion américaine défavorable à son décret anti-immigration, les accusant d’être « faux ». « Tous les sondages négatifs sont de fausses informations, comme les sondages de CNN, ABC, NBC lors de l’élection, a-t-il écrit dans la nuit sur Twitter. Désolé mais les gens veulent la sécurité aux frontières et des contrôles extrêmes. »

Quelque 53 % des Américains contestent le décret limitant l’immigration (47 % l’approuvent), selon un sondage CNN, et 51 % s’y opposent (45 % l’approuvent) selon un autre sondage CBS. Selon le sondage CNN, une proportion identique d’Américains (53 %) ont une opinion négative de la présidence de Donald Trump, arrivé à la Maison Blanche il y a seulement deux semaines.

Les débuts de l’administration Trump en cinq « faits alternatifs »
Durée : 03:43