Stéphane Richard reconduit pour quatre ans à la tête d’Orange
Stéphane Richard reconduit pour quatre ans à la tête d’Orange
Par Sandrine Cassini
Pour être effective, cette nomination doit être approuvée par l’assemblée générale des actionnaires, le 4 mai prochain.
Stéphane Richard en mars 2016. / ERIC PIERMONT / AFP
Le suspense avait été levé en janvier par Bruno Le Maire, mais la nouvelle est désormais officielle. Le conseil d’administration a voté, mardi 20 février, en faveur du renouvellement de Stéphane Richard à la tête d’Orange pour quatre années supplémentaires. Pour être effective, cette nomination doit encore être approuvée par l’assemblée générale des actionnaires, le 4 mai.
« Les administrateurs du groupe ont été convaincus par le bilan positif de Stéphane Richard depuis huit ans à la tête d’Orange où il a su renouer avec une dynamique sociale et économique malgré un contexte concurrentiel difficile en France et à l’international », a déclaré le conseil dans un communiqué. Et les administrateurs de se dire également séduits par « les choix stratégiques en matière d’internationalisation et de diversification des activités », proposés par l’actuel PDG.
Stéphane Richard compte notamment poursuivre sa politique en matière d’innovation et de cybersécurité. A son actif, le PDG avait, à son arrivée, pacifié l’entreprise alors en proie à une crise sociale aiguë. Il avait également résisté à l’arrivée de Free (dont Xavier Niel le fondateur est également actionnaire du Monde) sur le marché du mobile.
Renvoyé devant le tribunal
Jusqu’aux déclarations de Bruno Le Maire en janvier, Stéphane Richard, devenu PDG d’Orange en 2011, n’était pas sûr de pouvoir rester à la tête de l’opérateur télécoms. Même s’il avait convaincu les salariés, présent au conseil et les administrateurs indépendants, l’Etat, premier actionnaire de l’opérateur télécoms avec 23 % du capital, entre l’Agence des participations de l’Etat (APE) et Bpifrance, n’avait pas pris position.
Tout en adoubant l’ancien inspecteur des finances, le ministre de l’économie l’avait mis en garde. S’il venait être condamné dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard devrait quitter ses fonctions. Fin 2017, l’énarque, qui fut directeur de cabinet de Christine Lagarde pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « complicité d’escroquerie » et « complicité de détournement de fonds publics » entre 2007 et 2009.
Le procès pourrait se tenir soit avant l’été, soit cet automne. S’il n’est pas condamné, Stéphane Richard sera le premier PDG à avoir exercé trois mandats à la tête de l’ancien monopole public.