Malaisie : le stress et la faim, causes probables de la mort de Nora Quoirin selon l’autopsie
Malaisie : le stress et la faim, causes probables de la mort de Nora Quoirin selon l’autopsie
Le Monde.fr avec AFP
L’adolescente franco-irlandaise avait disparu d’un complexe hôtelier malaisien en bordure de jungle dans la nuit du 3 au 4 août. Son cadavre avait été retrouvé dix jours plus tard dénudé.
Un membre d’une équipe de sauvetage participe à l’opération de recherche pour retrouver Nora Quoirin, le 13 août 2019. / MOHD RASFAN / AFP
L’adolescente franco-irlandaise qui avait disparu d’un complexe hôtelier malaisien le 3 août est morte des suites d’une hémorragie interne, en raison notamment du manque de nourriture, a affirmé jeudi 15 août la police locale, en écartant à ce stade la piste criminelle.
Nora Quoirin, 15 ans, a souffert d’un « stress extrême » et de la « faim » et succombé à une « hémorragie gastro-intestinale », a déclaré aux journalistes Mohamad Mat Yusop, chef de la police de l’Etat de Negeri Sembilan, au sud de Kuala Lumpur. « Pour l’instant, il n’y a aucun soupçon d’acte criminel », a-t-il ajouté sur la foi des conclusions de l’autopsie.
L’adolescente, souffrant d’un léger handicap mental, avait disparu dans la nuit du 3 au 4 août, juste après être arrivée avec sa famille pour des vacances dans le complexe hôtelier Dusun Resort. Celui-ci est situé à 70 km environ au sud de la capitale, en lisière de la jungle, près de Seremban, la capitale de l’Etat de Negeri Sembilan. Une fenêtre avait été retrouvée ouverte dans le pavillon où résidait la famille.
Dix jours de recherches
L’adolescente est vraisemblablement morte deux ou trois jours avant la découverte de son corps, a déclaré Mohamad Mat Yusop. « Rien n’indique qu’elle ait été violée », a-t-il dit. Son cadavre dénudé avait été découvert mardi dans un petit ruisseau au fond d’un ravin dans la jungle à environ 2,5 km du complexe hôtelier, après dix jours d’intenses recherches ayant mobilisé des centaines de personnes, des hélicoptères et des chiens.
Au début des recherches, les parents de Nora, dont le père est français et la mère irlandaise – tous habitent à Londres –, estimaient que leur fille avait probablement été enlevée, tandis que les autorités continuaient à traiter le cas de Nora comme une « disparition », ce qui laissait envisager la possibilité d’une fugue.
La famille rejetait catégoriquement cette éventualité, insistant, dans un communiqué transmis au Monde par Pacôme Quoirin, un oncle de Nora, sur le handicap mental dont souffre la jeune fille, décrite comme « timide et introvertie et pouvant très vite être angoissée par l’absence de ses proches ».
Nora Quoirin était née avec une malformation congénitale, l’holoprosencéphalie, « qui a engendré chez elle un développement incomplet du cerveau », précise le communiqué. Si elle arrivait à s’exprimer en français et en anglais, son expression orale était limitée ; elle pouvait lire comme un enfant débutant, mais ne pouvait écrire. Son handicap laisse clairement penser qu’une fugue dans un milieu aussi hostile était pour le moins improbable.
Enquête ouverte en France
Le 9 août, quatre jours avant la découverte du corps, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour entrer en contact avec ses homologues et suivre l’affaire. S’agissant de faits survenus à l’étranger, la justice française ne pouvait lancer cette procédure qu’en choisissant une qualification criminelle, en l’occurrence « enlèvement et séquestration ».
Cependant les autorités françaises ne disposaient à ce moment-là « d’aucun élément précis accréditant cette piste » criminelle, reconnaît une source proche du dossier. Deux enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes se sont rendus sur place pour assister aux investigations.