Donald Trump prépare un budget axé sur la sécurité nationale et la défense
Donald Trump prépare un budget axé sur la sécurité nationale et la défense
Le Monde.fr avec AFP et AP
La hausse du budget de la défense sera compensée par des baisses massives d’autres budgets, comme celui du département d’Etat ou de l’Agence de protection de l’environnement.
Donald Trump a fait de la sécurité et de la lutte contre le goupe Etat islamique un des grands axes de sa campagne électorale. | © Carlos Barria / Reuters / REUTERS
Le projet de budget de Donald Trump pour 2018 fait la part belle à la défense. Le président américain a promis, lundi 27 février, « une hausse historique » de l’enveloppe destinée à la défense dans le prochain budget fédéral. Cette hausse devrait être de l’ordre de 54 milliards de dollars, soit près de 10 % du budget actuel.
« Ce budget respecte ma promesse de protéger les Américains », a-t-il déclaré à la Maison Blanche devant les journalistes, lors d’une rencontre avec des gouverneurs. « Nous allons faire plus avec moins, le gouvernement sera plus modeste et devra rendre des comptes », a-t-il encore dit.
Promesse d’une hausse des dépenses
Donald Trump avait fait de la sécurité et de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) l’un des grands axes de sa campagne électorale. Il avait notamment promis de « reconstruire » l’armée en augmentant ses moyens. S’exprimant vendredi devant la Conservative Political Action Conference (CPAC), grand-messe annuelle des conservateurs américains, Donald Trump a promis une forte hausse du budget de la défense afin de parvenir au « plus grand effort militaire de l’histoire » des Etats-Unis.
Au début de février, des chefs militaires américains avaient décrit devant le Congrès une armée nationale affaiblie par des années de ressources budgétaires insuffisantes et plus de deux décennies de conflits. S’ils ont déjà convaincu Donald Trump, c’est le Congrès qui tient in fine les cordons de la bourse.
Profitant des retraits de troupes américaines d’Irak et d’Afghanistan, Barack Obama avait réduit les dépenses militaires. A 3,3 % du PIB, soit près de 600 milliards de dollars, elles restent toutefois de loin les plus importantes du monde.
Discours économique mardi devant le Congrès
Les autres grandes priorités du budget 2018 devraient être annoncées mardi. Donald Trump prononcera devant le Congrès un grand discours portant sur la sécurité aux frontières, le plan de modernisation des infrastructures, de réduction des réglementations environnementales.
La Maison Blanche évoque une allocution centrée sur « le renouveau de l’esprit américain ». « C’est l’occasion pour lui de présenter une vision très positive pour le pays et de vraiment parler à l’Amérique (…) du potentiel dont nous disposons », a dit Sean Spicer, le porte-parole du président.
Des baisses massives du budget du département d’Etat et de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) devraient être annoncées. L’aide internationale devrait aussi subir un coup de rabot. Le projet de budget se fonde sur une croissance économique de 2,4 %. Lors de la campagne présidentielle, M. Trump misait sur une croissance de 4 %.
Le regard de George W. Bush sur Donald Trump
L’ancien président américain George W. Bush a critiqué, lundi 27 février, les attaques de Donald Trump contre la presse. Sur NBC, le 43e président des Etats-Unis – qui n’a pas été épargné par les médias pendant ses huit ans à la Maison Blanche – a dit ne pas partager le point de vue de son successeur qui voit dans la presse « un ennemi du peuple américain ».
« J’estime que les médias sont indispensables à la démocratie. Les médias sont indispensables pour que des gens comme moi aient à rendre des comptes. »
Il a également estimé que les critiques systématiques visant les médias américains minaient les efforts des Etats-Unis de promotion de la démocratie et d’une presse libre à l’étranger.
A la question de savoir s’il soutenait le décret présidentiel interdisant temporairement l’accès du territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans, l’ex-président a répondu qu’il était « favorable à une politique d’immigration accueillante et conforme à la loi ». Après le 11-Septembre, revendiqué par Al-Qaida, George W. Bush avait affiché son soutien aux musulmans et fait l’éloge des enseignements pacifiques de l’islam.