La façade du McDonald’s de Saint-Barthélemy à Marseille, le 24 août. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

C’est un verdict en demi-teinte pour les salariés de six McDonald’s des quartiers nord de Marseille. La justice a interdit, vendredi 7 septembre, la cession d’un des restaurants à la société Hali Food, un projet contre lequel les salariés étaient vent debout. Néanmoins, le tribunal a validé le changement de franchise de cinq autres « McDo » de l’agglomération marseillaise.

L’avocat des employés, Ralph Blindauer, a fait savoir qu’il avait l’intention d’agir en justice sur le fond, pour bloquer la cession des cinq autres restaurants, « le dossier de cession ayant toujours été présenté comme un tout par McDonald’s même ».

« Escroquerie »

Reste que la décision de vendredi est un petit succès pour les salariés, car c’est surtout le cas du McDonald’s du quartier Saint-Barthélémy (14e arrondissement) qui avait cristallisé leur colère. Fort de 77 salariés, dont 55 en contrat à durée indéterminée (CDI), il était supposé devenir un restaurant halal asiatique, avec la société Hali Food. Mais ce repreneur a été régulièrement qualifié de « fictif » par Me Blindauer, qui avait même parlé d’une « escroquerie » devant le tribunal.

« C’est une demi-victoire », a concédé vendredi Kamel Guemari, sous-directeur du McDo de Saint-Barthélemy et délégué Force ouvrière.

« Mais nous allons nous battre avec les 300 salariés des cinq autres restaurants promis à la cession, car le but de McDonald’s France est clair : profiter du changement de franchisé pour se débarrasser d’un bastion syndical et pratiquer tranquillement le dumping social. »

Soutiens politiques

De son côté, Jean-Pierre Brochiero, l’actuel franchisé, n’a pas réagi au verdict. Pas plus que McDonald’s France, qui avait dénoncé mercredi auprès de l’AFP « un contexte de tensions, de menaces, parfois même de violences, (…) avec beaucoup de désinformation ».

Pour les salariés de Saint-Barthélemy, le combat va aussi continuer. Si le projet Hali Food est tombé à l’eau, reste à trouver un autre repreneur, à moins que McDonald’s France – qui restera quoi qu’il arrive propriétaire des murs et du terrain à 100 % et qui possède aujourd’hui 50 % du fonds de commerce – ne décide finalement de garder cette enseigne.

De nombreuses personnalités politiques se sont mobilisées autour de cette action, de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, à Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, en passant par Jean-Claude Gaudin, le maire Les Républicains de la ville.