L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo libéré sous conditions
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo libéré sous conditions
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, l’ex-chef d’Etat a été acquitté en janvier par la Cour pénale internationale.
Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale, le 15 janvier 2019. / PETER DEJONG / AFP
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye ont ordonné, vendredi 1er février, la remise en liberté conditionnelle de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de l’ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. Les deux hommes doivent désormais être remis à un Etat qui acceptera de les accueillir, précise le jugement.
La décision a été prise à la majorité des cinq juges. « La chambre d’appel a décidé à l’unanimité l’ajout d’un ensemble de conditions qui assortissent la mise en liberté » de Laurent Gbagbo, dont l’obligation de résider dans un Etat membre de la CPI en attendant un éventuel procès en appel, a déclaré le juge Chile Eboe-Osuji, président de la CPI.
Poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, l’ex-chef d’Etat et Charles Blé Goudé, ancien allié du clan Gbagbo, ont été acquittés en janvier par la CPI. Leur remise en liberté avait été différée dans l’attente de l’examen d’un appel du parquet.
Trois mille morts en cinq mois
En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo, 73 ans, était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de trois mille morts en cinq mois. Il avait finalement été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l’Organisation des Nations unies (ONU) et la France. Il est le premier ancien chef d’Etat à avoir été remis à la CPI.
Mais, pour les juges de la Cour pénale internationale, rien, dans les preuves déposées depuis janvier 2016 par le procureur, ne prouve que le perdant de facto de la présidentielle de 2010 avait planifié « une politique ayant pour but d’attaquer une population civile ».