Les festivals n’ont pas dit leur dernier mot : notre sélection musicale
Les festivals n’ont pas dit leur dernier mot : notre sélection musicale
Chaque lundi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, de festivals, de clips…
LES CHOIX DE LA MATINALE
Le mois d’août est déjà bien avancé, mais les festivals n’ont pas dit leur dernier mot : Route du rock, Jazz Campus en Clunisois ou bien encore Paris Psych Fest. Et pour ceux qui voudraient voyager sans sortir de chez eux, le groupe de Liverpool The Coral vous emmène sur les rives du Mersey.
DEUX FESTIVALS :
- La Route du rock, à Saint-Malo et Saint-Père, du 16 au 19 août
Affiche du festival La Route du rock. / DR
Dans le cadre historique et verdoyant du Fort de Saint-Père, à quelques kilomètres de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ou en bord de plage près des murs de la cité, le festival La Route du rock, fidèle au credo indie rock, a rarement convié des représentants de la chanson française. Le Rennais Etienne Daho y sera pourtant tout à fait à sa place, vendredi 17 août. Non seulement comme régional de l’étape, mais aussi parce que notre dandy pop n’a cessé de faire le lien entre succès populaire et aristocratie rock. Particulièrement dans son dernier album, l’excellent Blitz, gorgé de références au psychédélisme de Syd Barrett, aux guitares altières de Jesus and Mary Chain et aux sombres ambiances du trip hop. Le même soir, on sera aussi curieux de voir se croiser les Français psyché des Limiñanas et les Californiens de Brian Jonestown Massacre, menés par Anton Newcombe, réalisateur de l’enthousiasmant dernier album, Shadow People, du duo perpignanais. Autres moments forts de cette édition 2018 : Patti Smith, Nils Frahm et Ariel Pink, samedi 18 août ; Phoenix, Jungle, Superorganism et Charlotte Gainsbourg, dimanche 19. Stéphane Davet
La Route du rock au Fort de Saint-Père, et au Palais du grand large, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Tél. : 02-99-54-01-11. 46,50 €. Forfait 108 €.
- Jazz campus en Clunisois, du 18 au 25 août
Affiche du festival Jazz Campus en Clunisois. / DR
Fin août 1977, le contrebassiste, compositeur et chef d’orchestre Didier Levallet organisait à Cluny (Saône-et-Loire) une semaine de stage, avec quelques musiciennes et musiciens pour transmettre à d’autres, instrumentistes amateurs ou aguerris, des sensibilités, des idées de jeu musicien, « une invitation à faire de la musique ensemble », plutôt que des techniques. Avec concert de fin de stage et peu à peu des journées et soirées devenant un festival. En 2018, du 18 au 25 août, à Jazz campus en Clunisois, c’est toujours le cas. Les stages sont pris d’assaut, menés par Céline Bonacina, Géraldine Keller, Guillaume Orti, Jean-Philippe Viret, Denis Badault…
Et le festival reçoit, à Cluny et quelques communes proches (Matour, Dompierre-les-Ormes, La-Vineuse-sur-Frégande), les groupes Pulcinella, Ikui Doki et Un Poco Loco, le violoncelliste Didier Petit, le vibraphoniste David Patrois, la saxophoniste Céline Bonacina avec son Crystal Quartet, le trio du pianiste Guillaume De Chassy, du saxophoniste Andy Sheppard et du batteur Christophe Marguet pour leur subtil hommage à Marlene Dietrich, le saxophoniste Jean-Marc Larché en duo avec le contrebassiste Yves Rousseau, le pianiste Roberto Negro, le saxophoniste Sylvain Rifflet en trio avec un quatuor à cordes… Un rendez-vous avec les « musiciens les plus en vue de la scène contemporaine », revendiquent fort justement les organisateurs. Sylvain Siclier
Jazz campus en Clunisois, à Cluny, Matour, Dompierre-les-Ormes, La-Vineuse-sur-Frégande (Saône-et-Loire). Du 18 au 25 août. De 6,50 € à 20,50 €.
UNE VIDÉO : « After The Fair », par The Coral
The Coral - After The Fair (Official Video)
Durée : 02:52
A quoi ressemble un été sur les rives de la Mersey ? A cette question, la réponse se trouve indéniablement sur le nouvel album des Liverpuldiens The Coral. Deux ans après un Distance Inbetween voilé d’un psychédélisme ténébreux, le quintet change de cap avec Move Through The Dawn (Ignition Records/Pias), nouvelle collection de pop songs radieuses, à paraître le 24 août. Débarrassée des oripeaux d’une production parfois un peu trop clinquante sur ces précédents, la bande de James Skelly revient sur ce neuvième opus aux fondamentaux pop folk qui ont fait sa renommée : les sixties carillonnantes des Byrds et des Beatles, mais aussi des mélodies qui captent davantage le soleil estival (notamment le très Beach Boys Reaching Out For A Friend, She’s A Runaway…). Mise en perspective parfaitement illustrée par la vidéo du titre After The Fair, tourné à Llandudno, station balnéaire du nord du pays de Galles. Une chanson à la belle épure et aux arpèges folk sensibles, faisant transparaître une douce nostalgie, qui anticipe les derniers jours de l’été. Tout en délicatesse. Franck Colombani
À RÉSERVER : Thee Oh Sees, à La Cigale, le 4 septembre, dans le cadre du Paris Psych Fest
Le guitariste et chanteur John Dwyer, du groupe Thee Oh Sees, sera à La Cigale à Paris, le 4 septembre. / DR
Fer de lance du renouveau du courant garage rock psychédélique, Thee Oh Sees prépare sa rentrée en France, deux mois après son mémorable concert donné lors du Pointu Festival, à Six-Fours-les-Plages (Var). Un retour en forme de consécration puisque, dans le cadre de la 5e édition du Paris Psych Fest, l’hyperactif John Dwyer et sa bande se produiront à La Cigale le 4 septembre, pour une soirée qui mettra à l’honneur son propre label Castle Face, aux côtés des protégés Prettiest Eyes et Male Gaze. Actif sous les multiples alias Oh Sees, Thee Oh Sees, ou encore OCS, le groupe originaire de San Francisco continue d’enregistrer, en dépit de fréquents changements de personnel, des albums à un rythme effréné (trois sorties par an en moyenne), déclinés au gré des envies ou expérimentations de son géniteur et seul maître à bord, John Dwyer.
Le guitariste et chanteur évolue actuellement au sein d’un quatuor, appuyé d’une section rythmique avec deux batteurs (Paul Quattrone et Dan Rincon) et le bassiste Sir Tim Hellman, l’ensemble donnant lieu à des embardées rock plus urgentes que jamais. Si Smote Reverser, vingtième album à paraître le 17 août, sonne d’ailleurs par moment heavy prog (les furieux Overthrown et Abysmal Urn), l’ADN cosmique ne s’est pas pour autant volatilisé, comme en atteste Anthemic Aggressor, une dérive instrumentale de 12 minutes sous psychotropes. Est-il enfin utile de préciser qu’avec une telle configuration scénique, Thee Oh Sees demeure une des meilleures attractions du rock ? F. C.
La Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris 18e. Mardi 4 septembre.33 €. Forfait 3 jours pour le Paris Psych Fest, les 1, 2 et 4 septembre avec Ariel Pink, Petit Fantôme, Vox Low, Cut Worms… 70€.